Le Comité du patrimoine mondial a validé samedi l’inscription sur la liste de l’Unesco de la montagne Pelée et des pitons du nord de la Martinique.Cet ensemble montagneux et volcanique est reconnu à la fois pour sa géologie particulière et la riche biodiversité qu’il abrite.Pour l’île française, c’est un troisième label Unesco décroché en deux ans seulement.
« Un moment historique. » La montagne Pelée et les pitons du nord de la Martinique ont été inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco samedi, a annoncé l’organisation de l’ONU. Une décision adoptée à l’occasion de la 45e session du comité du patrimoine mondial, qui rassemble actuellement les représentants de 21 pays à Ryad, en Arabie Saoudite. Cet ensemble montagneux d’origine volcanique recouvre 13.980 hectares de la superficie de l’île située au cœur de l’archipel des Caraïbes, soit 12% du territoire martiniquais. *
Cette décision récompense une longue attente : le dossier de candidature avait été déposé officiellement par la France en 2021, mais les procédures avaient déjà été lancées depuis plusieurs années par la Collectivité territoriale de Martinique et le Parc naturel régional de la Martinique. L’inscription a été adoptée à l’unanimité, comme l’explique le site La 1ère. Au cours de l’examen du dossier, le représentant du Rwanda a souligné notamment « l’influence de la Montagne Pelé sur l’œuvre artistique d’Aimé Césaire », poète martiniquais, « mettant en évidence sa valeur universelle ».
« Un signal fort en faveur de la préservation de la biodiversité »
Avec cette entrée sur la liste du patrimoine mondial, la Martinique acquiert son troisième label Unesco en deux ans, après celui de réserve de biosphère et celui décerné pour « les bonnes pratiques de sauvegarde du patrimoine immatériel » concernant la yole ronde, une embarcation traditionnelle. « C’est un moment historique pour la Martinique, mais au-delà, pour la Caraïbe et le monde entier », s’est réjoui le président du conseil exécutif de Martinique, Serge Letchimy, qui voit dans cette inscription sur la liste du patrimoine mondial « un outil puissant et précieux de conservation » et « l’expression d’une identité écologique« .
Cette décision « est une reconnaissance de la valeur universelle du patrimoine naturel martiniquais, qui se distingue par sa géologie et sa biodiversité exceptionnelles » et constitue « un signal fort en faveur de la préservation de la biodiversité », s’est pour sa part réjoui le ministère des Affaires étrangères. La cheffe de la diplomatie Catherine Colonna a apporté ses « félicitations » sur le réseau X (ex-Twitter). Selon le parc naturel de la Martinique, l’inscription au patrimoine mondial « pourrait augmenter le nombre de visiteurs de 30 à 40% » sur l’île.
Le volcan, toujours actif, reste aujourd’hui sous surveillance permanente. Le 8 mai 1902, l’éruption de la montagne Pelée avait provoqué la mort de près de 28.000 personnes, « un événement clé dans l’histoire de la volcanologie » selon l’Unesco. Il est ainsi devenu « une référence mondiale pour l’étude des sciences de la terre », expliquait un communiqué du gouvernement lors de l’annonce de la candidature du site, en 2021. Quant aux pitons du nord de l’île, ceux de Carbet sont « une expression remarquable d’un phénomène géologique très rare au niveau mondial », soulignait le document.
Cet ensemble montagneux, situé au cœur du Parc naturel régional de la Martinique, héberge aussi une biodiversité très riche, avec « des exemples de forêts humides très anciennes » et « nombre d’espèces endémiques végétales le plus important des Petites Antilles ». Plusieurs espèces animales menacées sont aussi présentes sur ce site, comme l’allobate de la Martinique, une grenouille très rare, la couleuvre couresse ou encore des oiseaux comme l’oriole de Martinique, liste de son côté l’Unesco.
Source : https://www.tf1info.fr
