Amélioration des connaissances
« La Planète revisitée »
Depuis 2005, le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) mène des grands programmes d’exploration naturaliste, marins et terrestres, dans des zones où la biodiversité reste encore à explorer pour les groupes diversifiés et négligés, notamment les invertébrés et la fonge.
Les îles de Martinique, Sainte-Lucie et Dominique présentent un fort niveau d’endémisme et un niveau de connaissance encore perfectible dans les groupes ciblés par ce type de mission et même ponctuellement améliorable dans des groupes taxonomiques mieux étudiés.
« La Planète revisitée », dont le commencement est prévu en 2022, vise plusieurs objectifs de connaissance naturaliste « socle » pour de nombreux programmes de gestion et de conservation :
- Compléter et réactualiser les collections d’histoire naturelle de faune et de flore pour les groupes les plus variés et les moins connus dans ces îles, notamment en y associant des échantillons ADN et des photos in situ ;
- Établir un état de référence approfondi sur quelques stations d’étude choisies selon un gradient d’altitude (volet terrestre) ou de bathymétrie (volet marin), représentatif de différents milieux, et susceptible de servir de référence pour suivre à long terme des effets des changements globaux ;
- Inventorier des compartiments peu connus : faune de la litière, faune/flore de canopée, faune et flores marines profondes ;
- Étudier quelques sites difficiles d’accès, dans des milieux très peu perturbés, notamment dans le site UNESCO des Pitons du Carbet, dans les fonds profonds ;
- Décrire et publier des nouvelles espèces pour la Science ou les îles étudiées.
L’inventaire permettra de constituer des collections de référence de « nouvelle génération », incluant des collections de tissus et d’ADN, banques de photos des animaux vivants et de tissus séquencés. Par ailleurs, ces expéditions d’inventaire doivent constituer un événement support permettant d’échanger, faire partager au plus grand nombre la dynamique d’une grande expédition naturaliste et de sensibiliser les différents publics à la richesse du patrimoine naturel et à sa grande fragilité. Enfin, ce projet vise également à transférer des compétences à la fois vers les jeunes, par l’encadrement de stages de Master, et vers la communauté scientifique de Sainte Lucie et La Dominique par une participation des scientifiques et/ou naturalistes taxonomistes à l’expédition (associatifs, universitaires).
L’Observatoire martiniquais de la biodiversité (OMB) est un dispositif de mutualisation des connaissances, de communication et de sensibilisation du public, ainsi que d’aide à la décision en facilitant la prise en compte de la biodiversité dans les politiques publiques. Il intègre la diversité biologique, sauvage et domestique, la géodiversité et les interactions entre la société et la biodiversité.
L’OMB est un dispositif multi-partenarial animé par le Parc naturel régional créé en mai 2015. Il est constitué :
- De partenaires publics et services de l’État ;
- D’associations ;
- De l’Agence de Développement durable de l’urbanisme et d’aménagement de Martinique (ADDUAM) et de l’Agence des 50 pas géométriques ;
- D’organismes de recherche : BRGM, CIRAD, CNRS, IFREMER ;
- De la CCIM (Chambre de commerce et d’industrie de Martinique),
- De la Jeune chambre économique ;
- Du CSRPN (Conseil scientifique régional du patrimoine naturel) ;
- Du Comité de la randonnée pédestre de Martinique ;
- Du Conservatoire botanique de Martinique ;
- De fédérations : fédération départementale des pêcheurs en rivière, fédération départementale des chasseurs, FREDON6…
Ses missions se déclinent de la manière suivante :
- Centralisation et diffusion de la connaissance sur la biodiversité et le suivi de l’état de la biodiversité ;
- Identification des manques pour l’amélioration des connaissances, propositions d’actions et identification des menaces et pressions sur la biodiversité ;
- Accompagnement des collectivités et des acteurs locaux (publics, privés) dans l’intégration de la biodiversité dans les politiques publiques sur leur territoire ;
- Identification des moyens de valorisation de la biodiversité.
L’OMB appuie le projet d’inscription sur la liste du Patrimoine Mondial, à la fois dans son rôle de mutualisation des données, de prospectives et de sensibilisation du public. Un travail de mutualisation des pratiques avec l’équipe projet a permis de travailler sur les données de biodiversité liées au bien (recensement et classement de la bibliographie liée à la biodiversité, évaluation des menaces, etc.). Ce travail de concertation avec l’ensemble des partenaires et acteurs de la biodiversité martiniquaise a été utilisé et valorisé en faisant ressortir les actions qui pourraient s’appliquer au périmètre du bien UNESCO, dans l’objectif de préserver et de valoriser sa VUE.
Conservatoire Botanique de Martinique
Le Conservatoire botanique de Martinique a obtenu un agrément pour devenir conservatoire national en 2020. Un Conservatoire botanique national est une institution à caractère scientifique qui se consacre aux missions précisées dans un arrêté ministériel du 8 juillet 2004 :
- La connaissance de l’état et de l’évolution, appréciés selon des méthodes scientifiques, de la flore sauvage et des habitats naturels et semi-naturels. Cette mission comporte la mise à la disposition de l’État, de ses établissements publics, des collectivités territoriales et de leurs groupements des informations nécessaires à la mise en œuvre des politiques nationales et régionales de protection de la nature ;
- L’identification et la conservation des éléments rares et menacés de la flore sauvage et des habitats naturels et semi-naturels ;
- La fourniture à l’État, à ses établissements publics, aux collectivités territoriales et à leurs groupements, dans leurs domaines respectifs de compétences, d’un concours technique et scientifique pouvant prendre la forme de missions d’expertise en matière de flore sauvage et d’habitats naturels et semi-naturels ;
- L’information et l’éducation du public à la connaissance et à la préservation de la diversité végétale.
Le CBN Mq est associé au projet d’inscription des “volcans et forêts de la Montagne Pelée et des Pitons du nord de la Martinique”, et a signé une convention de partenariat avec le PNRM. Il est un acteur essentiel du projet Patrimoine Mondial pour ces actions de connaissances, de conservation, de valorisation et d’éducation. Il fait partie des membres du comité de gestion.
La Montagne Pelée est un volcan actif extrêmement surveillée par l’OVSM (Observatoire Volcanologique et Sismologique de la Martinique) qui suit par les nombreux capteurs installés sur les flancs du volcan et sur toute la Martinique (stations sismiques, GPS…), l’activité sismique, les déformations qui peuvent se produire ainsi que la température, le pH et la composition des sources thermo-minérales. L’Observatoire, connu également sous les noms de l’“Observatoire du Morne des Cadets“ et l’“Observatoire de la Montagne Pelée”, a été créé en 1902 par Alfred Lacroix lors de la première éruption magmatique historique de la Montagne Pelée (1902-1905). Un autre bâtiment a été construit en 1935 après la seconde éruption magmatique historique de la Montagne Pelée en 1929-1932. Intégré à l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP) depuis 1946, il est devenu depuis les années 1980 propriété de la Collectivité territoriale de la Martinique.
Classé monument historique depuis 2012, le bâtiment actuel, véritable patrimoine architectural et historique de la Martinique, est destiné à terme à être rénové pour en faire un lieu d’accueil public.
Les activités de l’Observatoire ont été déplacées dans un nouveau bâtiment très proche, inauguré en 2019. Il abrite les activités de recherche et d’observation en volcanologie, sismologie, et “tsunaminologie”, en partenariat entre la CTM, l’IPGP et l’Institut National des Sciences de l’Univers (INSU) du CNRS. Ce nouvel observatoire est :
- Une capacité d’accueil optimisée pour l’équipe de l’OVSM-IPGP et pour les infrastructures liées au maintien des réseaux d’observation.
- Une meilleure capacité d’accueil des partenaires de recherche régionaux et internationaux.
- La création de nouveaux laboratoires d’analyses (géochimie, géophysique), ainsi que de caves d’expérimentation pour l’instrumentation géophysique.
- Un renforcement des relations avec les principaux acteurs du risque tellurique en Martinique.
- Un renforcement du rôle de formation universitaire (accueil de stagiaires) et de dissémination de l’information scientifique auprès du grand public.
- Une salle de conférence permettant d’accueillir une quarantaine de personnes.